Travailleurs de Karnak

Née en 2019 la série « Karnak workers » a pour vocation de mettre en avant une population de travailleurs peu représentée. Avec l’aimable accord du CFEETK (Centre Franco-Égyptien d’Etude des Temples de Karnak), j’ai pu durant la saison 2019-2020 photographier 128 des employés du complexe de Karnak, sur la base du volontariat.
Ce travail de portraits de grande envergure poursuit plusieurs objectifs :
- Présenter des catégories d’ouvriers et salariés rarement mis en avant dans les travaux photographiques,
- Construire un pont entre l’archéologie et l’humain et amener le regard sur ceux qui font vivre les monuments à travers leur rôle et savoir-faire,
- Créer du lien social et intergénérationnel,un dialogue, via la photographie,
- Dresser un portrait des travailleurs comme un devoir de mémoire sur une année et comme un instantané de la vie des temples de Karnak.
Le choix du fond bleu et de la lumière artificielle s’est imposé dès le début de la série comme une évidence. D’abord pour une raison d’uniformité de ce grand ensemble. Ensuite par volonté de ne pas différencier les différents métiers co-existants au sein du CFEETK. Enfin, cette technique me permet d’amener le regard d’autrui sur « l’Autre » et non sur l’arrière-plan, bien que grandiose, de Karnak. Le regard se focalise ainsi sur l’être humain, ce qu’il dégage et la personnalité qui transparaît.
Au-delà de l’aspect photographique, j’ai voulu mettre en exergue le coté humain. Aucune demande particulière n’a été émise quant à la pose. Ou, devrais-je dire, la force de propositions de chacun. J’ai voulu photographier et retransmettre ce que l’Autre m’offrait naturellement, instinctivement, en essayant de ne pas en dénaturer l’émotion.
Placer les employés du temple, dans leur tenue de travail quotidienne, au sein d’un univers de studio où l’on retrouve habituellement des mannequins et modèles professionnels était d’abord un pari avant d’aboutir à cette série de portraits.
Chaque photographie a été tirée et offerte à son propriétaire.